L'éclipse annulaire de Soleil du 3 Octobre 2005 :
un anneau de feu sur l'Espagne...

Récit et photos : Sylvain Rivaud,
Planète Sciences, Société Astronomique de France

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C'est sous un ciel parfaitement pur et dégagé que des milliers d'observateurs
ont pu assister à l'éclipse annulaire du 3 octobre 2005, au-dessus de Madrid.

Ce lundi 3 octobre 2005, l'Europe retient son souffle. Pour la première fois depuis la grande éclipse totale de 1999, ses habitants assistent à une nouvelle éclipse de soleil majeure. Non pas totale, cette fois-ci, malheureusement, mais annulaire. Un type d'éclipse largement moins spectaculaire, mais quand même superbe, rare et insolite. Si en France, l'éclipse était partielle (de 65 % au nord, à 75 % au sud), la bande de pénombre projetée par la lune traversait toute la péninsule ibérique d'ouest en est, avant de survoler l'afrique du nord. Par chance, Madrid, la capitale espagnole, se trouvait précisément sur la ligne de centralité. On pouvait donc, à moins de deux heures d'avion de Paris, observer une éclipse annulaire de Soleil de plus de 4 minutes. Une aubaine qu'il ne fallait pas rater !


L'éclipse du 3 octobre 2005 vue comme partielle à Poitiers. Cliché : Mickaël Planès.
Image réalisée avec un Nikon D50 + téléobjectif Nikkor 300/4 + doubleur (focale résultante : 900mm à f8,
prises de vues au 1/500ème à 200 ISO avec filtre Astrosolar, puis correction couleur sous Nikon Capture).

Pour l'occasion, plusieurs centaines de français sont descendus à Madrid pour observer et photographier l'événement. Parmi eux, un groupe d'une vingtaine de bénévoles de l'association Planète Sciences (ex-ANSTJ), dont votre serviteur, qui eurent la chance de participer à l'organisation d'un véritable événement public local à cette occiasion. En effet, grâce à la toute nouvelle association Planeta Ciencas, homologue espagnol de Planète Sciences, une manifestation de grande ampleur a pu être organisée en collaboration avec la commune d'Alcobendas, ville de banlieue située à une douzaine de kilomètres au nord de Madrid. Grâce à une excellente communication locale et nationale (journaux, radios, télévisions, affiches...), notre terrain d'observation a pu accueillir près de 3000 visiteurs, dont une bonne moitié de collégiens, qui ont pu quitté les salles de classe l'espace de quelques heures afin d'admirer le phénomène en toute sécurité, grâce aux 10 télescopes et aux 20 paires de jumelles (équipés de filtres Astrosolar) mis à leur disposition du début à la fin de l'éclipse.


Avant même le lever du Soleil, l'équipe est déjà sur place ! Le jour se lève lentement sur Alcobendas...

Dès 9 h 15, plusieurs groupes scolaires arrivent déjà sur le site d'observation. Tout n'est pas encore prêt (il faut finir de faire les filtres solaires en découpant les feuilles d'Astrosolar), mais pas de panique, tout le monde met la main à la pâte, et dix minutes avant le début de l'éclipse, tous les instruments sont équipés de filtre.
A 9 h 40, c'est le premier contact. Malgré un Soleil franc, qui brille dans un ciel très pur et parfaitement dégagé, la température ambiante est très fraîche (une dizaine de degrés, à peine). Cette fraîcheur perdurera jusqu'à la phase annulaire, qui survient à 10 h 56.


Tandis que les collégiens profitent des télescopes de Planète Sciences, les adultes s'émerveillent et posent des questions aux bénévoles.


Pendant la phase partielle, le ciel s'assombrit subtilement, les ombres sont plus contrastées,
et des centaines de croissants solaires apparaissent à l'ombre des arbres.

Durant toute la durée du phénomène, le phénomène est filmé par deux webcams : la première en lumière visible, et l'autre en longueur d'onde H-Alpha, au foyer d'un Coronado PST. Les deux directs des webcams sont retransmis sur les sites internet de Planète Sciences et du magazine Ciel & Espace, et vidéoprojetés sur place dans une tente montée pour l'occasion sur le site d'observation. Au micro, Clara (présidente de Planeta Ciencias) fais des annonces (règles de sécurité, durée du phénomène...), en alternance avec la musique, diffusée sur le site !


Derrière la tente, Jean-Luc Dauvergne (rédacteur à Ciel & Espace) prépare le direct webcam au PST,
tandis que François Colas (astronome à l'IMCCE et au Pic du Midi) se fait interviewer par la télévision espagnole.

Enfin, à 11 h 55, c'est le second contact : la lune commence sa traversée du disque solaire. Si les photographes sont tendus, l'ambiance sur le site est plutôt chaleureuse, et les applaudissements pleuvent ! Sous les arbres, on peut voir le spectacle insolite de petits anneaux de soleil projetés au sol ! Les appareils photo crépitent. Dans le ciel, avec les "lunettes éclipse", on voit désormais un fin anneau jaune-orangé. Le spectacle est saisissant. Très rapidement, la lune parvient à l'autre bout du soleil, et c'est déjà le troisième contact. Les quatre minutes de la phase annulaire semblent n'avoir duré que quelques secondes ! Mais il est pourtant bel et bien 11 h 59 à la montre...


Montage des différentes phases de l'éclipse annulaire du 3 octobre 2005.
L'intervalle entre chaque prise de vue est d'environ 10 minutes pour les phases partielles,
et d'une minute pour la phase annulaire (au centre).
Images réalisées avec un Canon EOS 300D au foyer d'un ETX 90mm (1250mm de focale).


Animation de l'éclipse du 3 octobre 2005 (1,33 Mo).


Pendant la phase annulaire...


Les différentes phases de l'éclipse du 3 octobre 2005. Clichés : Jean-Luc Dauvergne.


Animation de l'éclipse du 3 octobre 2005 (1,22 Mo). Clichés : Jean-Luc Dauvergne.

Les autres photos de l'éclipse !


Photos d'ambiance à Madrid (Sylvie Dawidowicz).


Chapelet de l'éclipse à Madrid (Koen van Gorp). / Eclipse partielle en France (Sylvain Weiller).

Où se produiront les prochaines éclipses totales ?
Une page ilustrée de nombreuses cartes, avec des conseils pour choisir sa destination...